En France, les villes moyennes ont maintenant la cote

Surtout depuis la pandémie 2020 … Mais « villes moyennes », veut dire quelle population ?

« Villes de France est l’association réunissant les élus des communes de 10 000 à 100 000 habitants »

« Un tournant sociologique ? Peut-être. Un tournant politique, aussi, avec le lancement, dès 2017, du programme Action cœur de ville, un dispositif doté de 5 milliards €, cofinancé par la Banque des territoires, Action logement et l’Agence nationale de l’habitat destiné à revitaliser les centres-villes  de ces communes chefs-lieux de taille moyenne qui périclitaient, asphyxiées par :

. les métropoles drainant l’essentiel des activités,

. les centres commerciaux qui prospéraient à leurs limites,

. et atteintes par la fermeture de services et d’établissements publics de proximité. »

Pour plus d’infos :

/https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/07/08/en-france-depuis-la-pandemie-les-villes-moyennes-ont-la-cote_6087440_823448.html

Toutefois, la population d’une commune n’est pas toujours le critère suffisant pour évaluer la taille d’une ville : lorsque des communes autour sont urbanisées en continu, l’INSEE prend en compte l’unité urbaine définie par : « une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 m entre deux constructions) qui compte au moins 2 000 habitants. »

«Premier bilan peu convaincant» des métropoles (Cour des comptes)

« Leur création n’a pas encore eu les effets structurants escomptés en matière de mutualisation, de transferts de compétence et de rayonnement. »

Elles sont à présent 22 en France métropolitaine. Outre les trois métropoles à statut particulier (Grand Lyon, Métropole Aix-Marseille-Provence et Métropole du Grand Paris), 19 ex-communautés urbaines ont acquis à ce jour le statut de métropole : Lille, Rouen, Metz, Nancy, Strasbourg, Orléans, Brest, Rennes, Nantes, Tours, Dijon, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Grenoble, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Toulon, Nice.

« Les métropoles n’entraînent pas systématiquement dans leur sillage le reste de la région, certaines se développant de manière relativement isolée », note la Cour des comptes, citant notamment les cas de Bordeaux, Lille, Montpellier et Toulouse.

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-finances-publiques-locales-2020-fascicules-2-et-3

Voilà un sujet intéressant de conversation pour les élections régionales 2021 : que laisse Toulouse (et Montpellier) pour la région Occitanie, que fait la région en dehors de ces métropoles ? Que laisse Bordeaux pour la Nouvelle-Aquitaine, que fait la région en dehors de Bordeaux ?

Ajustement du périmètre des régions du (grand) Sud-Ouest français

La loi de redécoupage des régions, préparée hâtivement et qui est entrée en application à l’occasion des élections régionales de décembre 2015, a privilégié la fusion intégrale de régions. Un ajustement plus fin, par département, aurait permis d’éviter plusieurs inconvénients. Une loi dans ce sens serait bienvenue.

Mais d’abord, la question se posait, si fusion, d’étendre la région Aquitaine vers le nord (Poitou-Charentes, Limousin) ou vers l’est (Midi-Pyrénées). Plusieurs éléments militaient pour la deuxième solution, dans les départements limitrophes de ces deux régions, mais la difficulté majeure était sans doute de faire cohabiter dans une seule région Bordeaux et Toulouse, deux des cinq plus grandes métropoles régionales françaises. Car nous sommes en France, et il n’y a qu’un n°1… en région aussi.

Par contre, la carte géographique montre une région Nouvelle-Aquitaine démesurément étendue du nord au sud, et large au nord alors que sa base sud est étroite : le seul département Pyrénées-Atlantiques (64). Poitiers et Pau (64) sont distantes de 430 km, Poitiers et Bayonne (64) de 420 km (calcul du trajet via site Michelin).

Les Charentes (deux départements) ont une relation de proximité avec Bordeaux et la Gironde. Il n’en est pas de même des deux départements le plus au nord (Deux-Sèvres et Vienne) qui pourraient, si l’on scindait l’ex-région Poitou-Charentes, se joindre aux régions Pays de la Loire ou Centre-Val de Loire. Poitiers (Vienne) n’est qu’à 100 km de Tours, par autoroute, mais à 250 km (via A10) de Bordeaux. Niort (Deux-Sèvres) est à 150 km par autoroute de Nantes, et à 190 km de Bordeaux.

Un élément géographique est notable : le seuil du Poitou, qui sépare les bassins aquitain et parisien, sépare justement les Charentes (au sud) du Poitou (au nord). Alors, pourquoi pas respecter la géographie.

Mais un autre souci vient de l’extension de la région Nouvelle-Aquitaine vers le nord, et de la région Occitanie vers l’est. Bordeaux, métropole de la Région Nouvelle-Aquitaine, va encore plus tourner son regard vers le nord. Toulouse, la métropole de la région Occitanie, va tourner son regard vers les grandes villes de l’ex région Languedoc Roussillon (Montpellier, Nîmes, Perpignan) et risque de délaisser les départements de l’ouest régional, plus ruraux. Alors pourquoi ne pas rapprocher les Hautes-Pyrénées (65) et les Pyrénées-Atlantiques (64), le Gers (32) gascon et les Landes (40) de Gascogne ?

On peut noter que le parc des Pyrénées est situé à cheval entre les départements 64 et 65, donc séparé entre les régions Nouvelle-Aquitaine et Midi-Pyrénées, comme le sont les vignobles de Madiran et Pacherenc du Vic-Bilh, et le vignoble d’Armagnac. Il y a là une incohérence. De plus, Pau (64) et Tarbes (65), distantes de seulement 45 km. Mais elles sont séparées régionalement, chacune proche et au bout du bout de leur région respective.

On retrouve le reproche d’une politique trop conçue pour les métropoles, et trop peu pour les villes moyennes, même si l’agglomération de Pau atteint 200 000 habitants. Question : comment favoriser un avenir commun et meilleur aux agglomérations de Pau-Pyrénées et Tarbes-Lourdes-Pyrénées ? En les regroupant dans une même région !